La Namibie – 3000 km et du sable plein la tête

Son aspect pas vraiment charmant nous aura fait oublier de la prendre en photo, mais nous passons tout de même quelques jours tranquilles dans cette ville atypique qu’est Swakopmund, sorte de station balnéaire allemande qui serait tombée dans une faille spatio-temporelle pour atterrir au milieu de la côte namibienne.

Notre premier matin est enveloppé d’un épais brouillard. On en profite pour se débarrasser de quelques tâches administratives avant qu’il ne se dissipe et que nous allions nous balader en ville. Le soir, on fête notre retour à la civilisation dans un restaurant bienvenu après une semaine de boîtes de conserve.  Nous nous régalons d’huitres namibiennes, de soupe de poisson, de kabeljou et d’abadèche du Cap !

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Routards se vautrant dans la luxure, entre huitres au restaurant et chamallows au feu de camp

De retour à l’auberge on fait la rencontre improbable de trois tchèques, membres de leur équipe nationale de pétanque, et grands amateurs de Pastis depuis leur participation aux championnats du Monde à Marseille en 2012.

Le lendemain, encore un réveil dans le brouillard, encore plus épais que la veille, et c’est en partant de Swakopmund dans cette purée de pois afin de continuer la route vers le Sud que les essuie-glaces décident de s’emballer pour ne plus jamais vouloir s’arrêter. Pas très pratique étant donné qu’ils sont tellement vieux et poussiéreux qu’ils salissent le pare-brise plutôt que de le nettoyer, rendant la conduite hasardeuse.

Nous faisons un stop dans un centre culturel d’art et d’artisanat en périphérie de la ville. Avant d’aller le visiter, et après une rapide recherche Google, Damien retire le fusible coupable et stoppe le ballet fou des balais.

S’ensuit un rapide tour des lieux, entre bijoux, sacs à mains, bibelots décoratifs et rayon musique où nous écoutons des artistes nationaux contemporains ou plus anciens. Elemotho sonne bien dans les oreilles alors on repart tout content avec son album sous le bras et la route reprend jusqu’à la déception, quelques heures plus tard, de découvrir que le CD, pourtant officiel et sous film plastique, n’a pas été gravé et se trouve donc vierge de toute chanson. Obligés de se rabattre sur la radio locale, celle-ci disparait comme attendu une fois passé Walvis Bay et entrés trop avant dans la parc du Namib-Naukluft.

La côte disparait et le brouillard avec tandis que l’on entame quatre cents kilomètres à travers le Namib-Naukluft vers notre prochaine destination : Sossusvlei, ses salars et ses immenses dunes de sable dressées face à l’Atlantique.

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Pique-nique à l’ombre d’un rocher dans le Namib-Naukluft; notre voiture au loin

A mi-chemin nous faisons une pause dans la bien nommée Solitaire, seule ville et unique poste à essence à des centaines de lieues à la ronde. On y déguste la spécialité locale, un crumble aux pommes très bien vendu par le guide et effectivement savoureux puis on fait le plein et on repart car il n’y a pas grand-chose d’autre à voir par ici, si ce n’est de vieilles épaves de voitures brûlées par le soleil.

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Bienvenue à Solitaire

Arrivées en fin d’après-midi à notre camping, on se lance dans un atelier « écriture de cartes postales » face au coucher du soleil avant de s’atteler au projet « allumage du feu »  pour le barbecue du soir.

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Au boulot !

Un réveil de plus aux aurores nous attend afin d’entrer dans le parc et gravir les dunes de sable du Namib à temps pour contempler le lever de soleil depuis leurs sommets. Mais c’est sans compter que le parc, alors à l’heure d’hiver, n’ouvre ses portes qu’à 7h45, soit trente minutes après le lever du soleil. On patiente donc une bonne heure devant les grilles pendant que la queue de voitures s’allonge derrière nous avant de pouvoir s’engouffrer dans cet espace naturel époustouflant.

Les couleurs au petit matin sont incroyables et nous roulons à travers une étendue de terre grise enveloppée d’immenses dunes oscillant du rouge sombre à l’orange vif sur un fond de ciel bleu virant du marine à l’azur.

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Oryx solitaire au milieu des dunes
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Damien, dune 45, 8h30
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Gisèle, dune 45, 8h40

On gravit les dunes 45, Big Mama et Big Daddy avant que le soleil n’atteigne son zénith et que la chaleur ne devienne intenable.

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Big Daddy

L’ascension est fatigante mais les vues au sommet sont à couper le souffle. On perçoit encore mieux l’horizon de sable qui s’étire à l’infini et, en contrebas, on aperçoit enfin le désert de sel : blanc, craquelé et tacheté des troncs noirs des acacias qui poussaient quand il y avait encore de l’eau ici. La descente de Big Daddy se fait en courant, comme des enfants, avec les chaussures pleines de sable à la fin.

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Du sable à perte de vue
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Un désert de sel au milieu du sable
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Trop de sable dans les chaussures, obligé de les enlever
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Fut un temps, il y avait de l’eau par ici

Retour au camping en fin de journée pour ne surtout pas manquer le match France-Argentine. On se retrouve au bar du lodge avec une famille de Français en voyage et tout ce petit monde finit par sauter et crier de joie pour la frappe victorieuse de Benjamin Pavard. Même un pneu crevé n’entamera pas notre enthousiasme, d’autant plus que nos voisins de camping, des Sud-africains, se proposent spontanément de nous filer un coup de main pour changer la roue.

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Bilan du roadtrip : une vitre cassée, un pneu crevé et des souvenirs plein la tête

Le lendemain, le programme est assez simple et moins distrayant : suivre tranquillement la route du retour vers Windhoek et passer notre dernière nuit dans l’auberge du début, après avoir rendu la voiture au loueur avec trois mille kilomètres de plus au compteur.

Notre ultime matinée en Namibie, nous permet de passer in extremis à la banque récupérer quelques dollars américains nécessaires aux visas à venir, avant de filer à la gare routière et embarquer le bus qui nous mènera, vingt-quatre heures plus tard, à travers la bande de Caprivi et le Bostwana, jusqu’au Zimbabwe.

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