La Tanzanie – Rêve de gosse au Serengeti

Après les sommets enneigés du Kilimanjaro, place aux plaines infinies du Serengeti !

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Et l’infini c’est grand…

Nous avons longtemps hésité à nous lancer dans ce safari car il est vraiment cher et nous avions déjà vu pas mal de bestioles. Mais Damien avait trop rêvé, petit devant les documentaires à la télé, pour manquer de voir, en vrai, un spectacle unique au monde et qui n’a lieu qu’ici : la grande migration des gnous !

Le coût exorbitant du safari (surtout comparé à ceux d’Afrique du Sud et de Namibie) vient du fait qu’en Tanzanie les droits d’entrée des parcs nationaux sont beaucoup plus élevés, et qu’il est quasi obligatoire de louer un 4×4 avec chauffeur-guide officiel et aide de camp.

Néanmoins les économies réalisées pendant le volontariat à Dar Es Salam, l’ajout d’un troisième larron en la personne de Quentin ainsi qu’une négociation acharnée sur place et en dernière minute nous permettent de nous l’offrir.

Nous voilà donc parti avec Rocky, notre guide francophone ultra-jovial, et Amiss, notre chef étoilé, pour quatre jours d’aventure dont trois dans le Serengeti et un dans le cratère du Ngorongoro. Deux endroits fantastiques et tout en contraste. D’un côté, des étendues sauvages à perte de vue (Serengeti signifie d’ailleurs « plaine sans fin » en Massaï) et de l’autre, un monde perdu, caché en altitude dans l’immense caldeira d’un volcan.

Tout commence par sept heures de route depuis Arusha pour atteindre le parc du Serengeti. La réserve sauvage s’étend sur près de 15000 kmet est bordée par le Lac Victoria à l’Est et le Masai-Mara kenyan au Nord.

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Vue intérieure de notre 4×4 décapotable (et des nuques de Rocky, Amiss, Damien et Quentin)

On fait un premier stop en chemin pour acheter quelques packs de bière, essentiel pour bien patienter à l’affut d’une troupe de lion. Puis un deuxième stop pour réparer la voiture qui s’est arrêtée dans un toussotement, histoire aussi de se rendre compte que tout le monde ici roule en Toyota Land Cruiser et en maitrise parfaitement la vieille mécanique.

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Vue extérieure de notre bolide… en panne

Finalement, nous entrons dans le parc du Serengeti en fin d’après-midi, juste à temps pour admirer un époustouflant coucher de soleil sur fond d’acacias solitaires et buffles somnolants, et rejoindre notre camp avant la nuit tombée.

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Des éléphants nous accueillent au loin
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Et puis le soleil se couche…

Le camp du Seronera où l’on passe notre première nuit se compose d’un espace pour planter les tentes et de trois petits bâtiments aux fenêtres grillagées : une cuisine-dortoir pour les guides et cuistots, un réfectoire pour faire manger les touristes et des toilettes pour tout le monde. Pas de clôture, pas d’électricité, mais l’excitation de camper au milieu de la savane ! Un tout petit moins génial sont les yeux d’une dizaine de hyènes que la lumière de notre lampe frontale fait briller lorsque nous nous rendons aux toilettes… On a beau savoir qu’elles attaquent seulement si elles perçoivent un signe de faiblesse, on a vraiment la frousse et on hâte le pas tout en essayant de bomber le torse pour avoir l’air fort. Heureusement, la nuit se passe bien, bercée par le gloussement des hyènes et les rugissements d’un lion dans le lointain.

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Plus on boit de bière, plus on va aux toilettes et plus on risque de se faire dévorer par les hyènes

Le lendemain, on se réveille aux aurores car de la route nous attend. En chemin, on assiste au décollage d’une montgolfière qui s’élève au loin et on imagine sans mal la magie du moment pour les occupants.

Alors qu’un safari consiste plutôt à rouler toute la journée au petit bonheur la chance en espérant croiser le chemin de nombreux animaux, nous avons cette fois-ci un objectif plus précis (qui ne nous empêche pas de profiter des incroyables paysages en chemin et de ralentir pour quelques rencontres qui valent le coup).

En effet, en cette fin Août les colonnes de gnous se déplaçant du Nord du Serengeti au Masai-Mara voisin, sont normalement déjà toutes arrivées coté kenyan. Mais les pluies plus tardives de cette année ont ralenti la migration, offrant encore un peu d’herbe du côté tanzanien. Les hordes de gnous se massent donc toujours au bord de la rivière Masai, mais pour les apercevoir il faut pousser très loin au Nord, là où se situe cette rivière-frontière, entre le Kenya et la Tanzanie.

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Quelques belles rencontres : notre premier léopard ! Gisèle a eu un oeil d’aigle sur le coup pour l’apercevoir
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Deuxième léopard couché sur une branche d’un gros arbre et repéré par un guide on ne sait comment

Alors on roule pendant plus de trois heures dans la fraicheur du matin jusqu’au prochain camp, où nous déposons Amiss et les tentes, puis nous repartons pour trois heures de plus à travers les étendues sauvages en direction de la rivière. Au fur et à mesure que nous approchons, la végétation verdit, les troupeaux grossissent et le nombres de carcasses aussi.

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Premiers troupeaux de gnous

D’innombrables gnous finissent par ponctuer la plaine ou tracer des lignes infinies lorsqu’ils se mettent en marche en une colonne bien ordonnée.

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Encore plus de gnous
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Certains moins vivants que d’autres… au moins il sourit sur les photos !
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Et puis ce n’est pas perdu pour tout le monde

Rocky gare sa voiture un peu en retrait des troupeaux pour ne pas les déranger et on se met à chasser les mouches tsé-tsé qui rentrent dans l’habitacle à coup de tong pour ne pas attraper la maladie du sommeil. Un arbre nous apporte une ombre bienvenue alors qu’on scrute aux jumelles un groupe de gnous qui semble se mettre en mouvement pour traverser la rivière, moment ultime recherché par tous les amateurs venus jusqu’ici.

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Tous garés en embuscade
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A l’affut du moindre mouvement

La nature prend son temps, dont nous manquons cruellement… Nous n’avons que deux heures sur place avant de devoir repartir pour atteindre le camp Lobo au coucher du soleil. Rocky nous explique que les voitures autour de nous sont principalement occupées par des gens aisés qui séjournent dans les lodges luxueux situés non loin (ou qui ont pris l’avion, hors de prix, et ont atterri sur la piste de brousse à coté) afin d’optimiser le temps passé aux bords de la rivière et éventuellement assister à un passage. Et puis il y à nous… qui avons pris le risque de venir aussi loin en connaissance de cause et nous retrouvons là dans l’expectative pour seulement quelques heures.

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Là on est déjà pas mal, mais on va sortir dehors à pied pour être vraiment tout près

Quelques fausses alertes de gnous qui s’agitent et puis la chance nous sourit. Rocky fonce vers le point de passage qu’il pense être le bon et nous installe aux premières loges d’un spectacle inoubliable !

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La grande migration !
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La lutte pour la survie pousse à prendre quelques risques
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Mais heureusement pour les gnous, pas de crocodile qui traine dans les parages aujourd’hui
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Il se dorait la pilule quelques kilomètres plus loin

Une fois le chaos terminé, on repart heureux pour trois nouvelles heures de piste en direction du camp où nous avons laissé Amiss.

Encore quelques belles images s’offrent à nous dans la lumière du soir que nous tachons de bien fixer sur nos rétines avant d’arriver au camp.

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Deux grandes girafes
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Et une tribu de lion

Superbement placé à flanc de colline, le camp offre une vue panoramique sur la plaine. On y distingue le feu saisonnier au loin qui rougeoie dans la nuit et avale tout sur son passage. Destructeur, il est en même temps créateur car ses cendres fertilisent la terre pour relancer le cycle de la vie une fois les pluies revenues (enfin c’est ce qu’on nous a dit… on pense aussi à tous les animaux qui doivent fuir les flammes et on a du mal à imaginer comment le parc arrive à maitriser de tels feux).

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Le camp Lobo, tout en infrastructures ultra-modernes

Au réveil, un énorme buffle broute à quelques pas de la tente. On lève le camp discrètement car ces animaux peuvent rapidement être mortels pour l’homme surtout s’ils s’énervent et décident de charger, et on reprend la route vers le Sud. Aujourd’hui il nous faut sortir du parc et rejoindre le Ngorongoro avant la nuit.

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Comme dit le dicton : buffle du matin, ne fait pas le malin

On profite une dernière fois de notre passage au milieu de cette vie sauvage, à l’affut du moindre mouvement dans la brousse au passage de la voiture.

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Petit lézard de près
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Gros lézard de loin
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Un héron qui semble observer une famille de mangoustes
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On est repérés !

Certains animaux facilitent leur repérage surtout lorsqu’ils décident de traverser devant nous et de bloquer la route. Cela semble être l’activité préférée des pachydermes !

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Les petits s’amusent
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Les grands assurent le passage
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Et Damien est content

A la sortie du parc, nous avons tous un petit pincement au coeur de laisser ces grands espaces derrière nous et le sentiment étrange qu’il y a tellement plus de choses à voir qu’on aurait pu rester des semaines.

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Au revoir le Serengeti (et attention à ne pas écraser de souris)

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