La découverte des îles indonésiennes se poursuit avec Bali. Nous y avons rendez-vous avec Fjolla, une copine de Bristol qui nous rejoint pour une semaine de vacances loin de la grisaille britannique.
Le ferry en provenance de Java nous débarque à Gilimanuk au Nord de l’île de Bali et c’est à bord d’un bus local que nous rejoignons notre destination finale plus au Sud : Seminiak, point d’atterrissage de nombreux vols internationaux et station balnéaire plébiscitée par les jeunes australiens en césure.

Le trajet est l’occasion d’avoir un premier aperçu de la culture balinaise, très différente de sa voisine javanaise. Ici pas de bouddhisme mais un hindouisme original qui s’exprime sur la place publique sous la forme d’immenses statues stylisées des différentes déités vénérées.

Seminyak a un goût d’occident et de fête. On prend possession de nos lits en dortoir dans une auberge à l’ambiance bien jeune à deux pas de la plage.

Au petit-déjeuner du lendemain, on retrouve une Fjolla fraichement débarquée et bien contente d’être en vacances malgré la fatigue du long voyage et le décalage horaire.

Qu’à cela ne tienne, on part sur la plage pour une journée à faire le plein de soleil et de cocktails tout en se racontant les histoires des uns et des autres.


Le soir, c’est sous la pluie qu’on se rend au luxueux hôtel W pour fêter les retrouvailles au son du dj allemand André Hommen. Non seulement la musique est bonne, mais l’entrée est gratuite pour tout le monde et les boissons offertes pour les filles ! La note est par contre un peu salée pour Damien… la soirée s’achève en beauté dans un Grab tuné qui nous ramène à l’auberge sous des trombes d’eau.

Remis des retrouvailles, on quitte Seminyak le lendemain matin pour rejoindre en quarante minutes de bateau la petite île de Nusa Lembongan. Ici pas de ponton, on embarque et débarque à même la plage, les pieds dans le sable. Ambiance vacances garantie ! L’auberge où l’on reste accentue le sentiment avec sa belle piscine, parfaite pour se relaxer loin de l’agitation citadine.

On passe trois jours hors du temps, où l’on multiplie les instants de tranquillité à l’auberge, aux petits restaurants locaux (hmmm les tom kah gai !), à la plage et dans les bars qui la surplombe.




Fjolla et Damien s’initient au surf sur les vagues du spot pour débutants : Playgrounds. L’île compte plusieurs endroits pour faire du surf mais avec des noms tels que Razors (rasoirs), Lacerations (lacérations) et Shipwrecks (épaves), on se doute que ces derniers sont adressés à un public plus confirmé.
On en profite aussi pour repasser sous le niveau de la mer avec deux plongées sur les sites qui font la réputation de l’île. Le premier est situé là où les courants froids des profondeurs, riches en nourriture, remontent à la surface. On y trouve des coraux magnifiques, un fourmillement de vie marine et certaines fois d’énormes poissons-lunes qui remontent recharger leurs batteries dans ces eaux plus chaudes. Pas de chance, nous n’en apercevrons pas surtout que la plongée est écourtée car une des personnes qui plonge avec nous a paniqué au bout de 20 minutes sous l’eau… elle semblait pourtant avoir de l’expérience.

La deuxième plongée se fait un peu plus loin dans une eau sans courant froid mais bien agitée par la houle. Là se trouve un piton rocheux sous-marin qui sert de station de nettoyage aux stars du coin : les raies mantas. Elles tournent quasiment tous les jours autour du piton, lentement, pour se faire débarrasser de leurs parasites par des petits poissons et crevettes.

Encore une fois, pas beaucoup de chance malgré les efforts inconsidérés de notre guide qui prolonge le temps sous l’eau en partageant ses réserves d’air. Nos bouteilles sont au-dessous des 50 bars de réserve ce qui ne plait pas du tout à Gisèle qui ne se gêne pas de le faire savoir une fois à la surface.
De retour au bateau, d’autres plongeurs nous indiquent avoir vu les silhouettes planantes à faible profondeur. Ni une, ni deux, on enfile masques et tubas, et on retourne à l’eau pour une rencontre inoubliable : trois majestueuses raies mantas tournoient gracieusement autour du piton !
(La vidéo suivante n’est pas de nous, la GoPro étant restée sur le bateau, mais elle représente parfaitement ce que nous avons vu !)
On partage l’instant magique avec Fjolla une fois de retour sur terre autour d’un bon verre. Demain, le ferry nous ramène déjà sur la grosse île de Bali.


Le temps passe vite dans ce coin du monde et il ne nous reste déjà plus que trois jours. On décide de les passer au centre de l’île dans la célèbre ville d’Ubud. La ville est jolie, à l’unité architecturale globalement bien préservée, mais un peu trop remplie de touristes à notre goût avec notamment une importante concentration de « digital nomad » et de professeurs de yoga en devenir.

On partage l’engouement touristique quand on découvre les magnifiques temples bourrés de détails à l’extérieur comme à l’intérieur, ainsi que d’offrandes déposées à même le sol par les nombreux fidèles. Attention d’ailleurs à ne pas marcher par mégarde sur ces dernières qui colorent le sol devant chaque boutiques et maisons.

La ville étant capitale de la culture balinaise, on en profite pour découvrir les chorégraphies qui en font la réputation. Dès le début du spectacle, la musique comme les mouvements des danseuses nous font nous regarder avec des yeux ronds et on se demande vraiment si ce n’est pas une blague tant la danse est bizarre et l’accompagnement dissonant… faute d’apprécier, l’ensemble nous fera tout de même bien rire et au final la soirée est plutôt réussie.
Comme partout ailleurs en Indonésie, le scooter est roi à Bali. Mais Fjolla est novice et ne se sent pas trop d’enfourcher l’engin pour une journée complète à explorer les environs. On opte donc pour un tour avec chauffeur qui nous amène à travers les rizières et temples proche de la ville.
Comme c’est le matin, et qu’on ne doit pas avoir l’air bien réveillés, le chauffeur s’arrête tout d’abord dans une plantation agro-touristique de Kopi Luwak, le café le plus cher du monde, et au processus de fabrication un peu spécial. Si le café est tout à fait normal sur l’arbre, sa valeur explose après être passé par le système digestif des grosses civettes que sont les Luwak. C’est vrai que le café est bon (surtout après le café bien amer qu’on nous fait goûter avant et qui doit être du Robusta pur) mais vu le prix, on en partagera qu’une tasse à trois !

Après les grains de café, on passe aux grains de riz et les rizières cartes postales de Tegallalong. Bien que très belles, elles perdent tout leur charme sous l’amas de touristes. L’entrée principale, payante, et le surplus demandé pour marcher entre chaque parcelle font aussi rapidement dégringoler leur authenticité dans notre estime.


On termine la journée au temple de Tirta Empul dont les sources auraient des vertus magiques et laveraient tout péchés. Ni une, ni deux, voilà Damien et Fjolla à l’eau. Gisèle, elle, n’a rien à se reprocher.



Dernière soirée à Ubud, dernière soirée avec Fjolla, et on décide de célébrer cette bonne semaine de vacances dans un bar de la ville. On y rencontre quelques individus bien loufoques dont on ne comprend pas trop ce qu’ils font là : un omanais plein d’humour et d’argent ; un professeur d’arts martiaux en tenue de combat ; une paire de marocaines déchainées sur la piste de danse ; et un digital nomad de San Francisco complètement cliché… Quand le DJ passe la Macarena et que le dance floor est noir de monde on sait qu’on a passé une dimension spatio-temporelle. La soirée est marrante et réussie !

Le lendemain, pour notre dernier jour en Indonésie, on laisse Fjolla à son lit et sa gueule de bois et on part faire un tour à pied dans les rizières alentours. A peine sortis de la ville, que le tourisme s’estompe. Qu’est-ce que ça fait du bien ! Le calme et la beauté des lieux nous réconcilient avec Ubud et on flâne avec plaisir au milieu des champs ponctués de charmants hôtels avant de rentrer à l’auberge et faire nos au-revoir à Fjolla.
Il lui reste encore une semaine à parcourir l’île alors que nous devons nous résoudre à rejoindre l’aéroport et la prochaine destination : Singapour. Un mois en Indonésie n’est clairement pas suffisant.
