En Nouvelle-Zélande, en Mars, il ne fait pas chaud. Le pays entre dans l’automne et se refroidit doucement. Et comme on n’est plus vraiment habitués aux températures proches des 10°C, on a froid… en plus les pluies sont plus fréquentes…
Aujourd’hui, comme il n’est pas censé pleuvoir avant 17h00, on se motive et on quitte Lumsden (notre arrêt coup de coeur) dans la matinée pour arriver à temps à Wanaka et y faire la randonnée du Roys Peak à deux pas, avant les gouttes. D’après le guide du Lonely Planet, les vues au sommet sont incroyables, ce qui oriente largement notre choix, mais avant ça il nous faut parcourir les 170 km qui nous en séparent.
On repasse par Queenstown, puis à travers le village de Cardrona qui semble comme figé dans le temps avec ses bâtiments de style 1800, avant de bien faire chauffer le moteur du van sur la Crown Range, la route la plus haute de l’île du Sud.

On arrive au pied du Roys Peak en début d’après-midi. Ca devrait nous laisser le temps d’effectuer les 1200 mètres de dénivelé et les 3 heures aller-retour avant qu’il ne se mette à pleuvoir.

Décevante, la rando se résume à une série de virages, qu’on emprunte à l’aller comme au retour, pour atteindre un point de vue sur les lacs alentours certes beau mais qu’on ne trouve pas transcendant… On l’appellera « randonnée Instagram » car le seul attrait semble de se faire photographier au bout du chemin, dos caméra et position dominante, le genre de photos dont les réseaux sociaux sont saturés… en plus il commence à pleuvoir….


De retour au van, l’ambiance est morose et grincheuse. La pluie n’arrange pas les choses. L’attentat qui vient de se produire dans des mosquées de Christchurch faisant 51 morts et presque autant de blessés non plus… Dans un pays si loin du terrorisme, la nouvelle fait l’effet d’un cataclysme. D’autant qu’elle touche la capitale du Sud déjà ébranlée par le terrible tremblement de terre de 2011.
On opte pour un peu de confort et de réconfort en réservant un emplacement au camping Holiday Park de Wanaka. C’est 3 fois plus cher que les « campings » où on a l’habitude de s’arrêter mais on peut y faire une lessive, prendre une douche chaude et manger au sec dans une salle confortable. La pluie s’intensifiant, on n’hésite pas une seconde. Pour élever un peu les esprits on s’offre une bière en soirée sans toutefois être franchement séduit par la vie nocturne de la petite ville.

Le lendemain, la pluie a nettoyé le ciel. Sous le soleil, les esprits sont plus légers et il règne une agréable atmosphère de weekend dans la ville. Normal on est samedi ! Avec le voyage on tend à n’avoir que des jours de semaine (ou que des jours de weekend mais pas de ceux où l’on reste peinard dans son canap’, plutôt ceux où l’on ne rentre chez soi qu’au soleil couchant…)
Aujourd’hui on s’accorde donc une pause relax, une agréable balade en bord de lac, une délicieuse glace et aussi une bière dans la douceur de la fin d’après-midi, bercés par un concert de rue. Merci Wanaka, pour ce moment !


La Nouvelle-Zélande ce sont les grands espaces, la nature dans toute son immensité et sa diversité. Après les montagnes, les lacs et les fjords, nous prenons la route de la côte Ouest pour aller voir les fameux glaciers Fox et Franz Joseph.
De récentes pluies ayant emporté la route menant au glacier Fox, nous n’en avons qu’un aperçu lointain, à travers un écran de verdure.


La pluie faisant son grand retour dans l’après-midi, nous repoussons notre visite du glacier Franz Joseph au lendemain en espérant être plus chanceux. A la place, nous prenons nos quartiers au camp de la plage de Gillepsies recommandée par des amis et qui s’avère un excellent endroit pour observer le coucher de soleil, (malgré quelques sandflies mais bon, maintenant on a la technique pour les éviter 😉).

Au matin, raté pour les montagnes se réfléchissant dans l’eau du lac Matheson, la couverture nuageuse est toujours bien épaisse.

Elle s’efface néanmoins peu à peu, et pour notre plus grand plaisir, à mesure qu’on s’approche du glacier Franz Joseph.
Un sentier d’interprétation aménagé dans l’ancien lit du glacier permet d’approcher le front de glace en faisant une très agréable balade. Le chemin est ponctué de panneaux indiquant la position du glacier au fil des ans et corrélant son effroyable recul à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère mondiale. Ironiquement nous lisons tout ça sous le ballet incessant des hélicoptères qui déposent les touristes les plus aisés sur la glace… la préservation du site ne semble somme toute pas une priorité.


Dernier arrêt sur la côte Ouest de l’île du Sud pour admirer les Pancake Rocks avant de traverser le pays par les paysages alpins du col d’Arthur, en suivant les conseils de Yann qui vécut 4 ans dans le pays lors de son doctorat à Auckland.




Il nous reste quelques jours avant de rendre le van sur Christchurch et nous décidons de les passer dans la péninsule de Banks qui s’étend comme une roue crantée dans les eaux bleues profondes de l’Océan Pacifique.
En bons Français, on va s’installer du côté de la mignonne ville portuaire d’Akaroa, historiquement peuplée de colons français, mais dont les petites maisons aux jardins fleuries nous rappellent plutôt les cottages de la campagne anglaise.



Le soleil fait miroiter les vagues de la baie alors qu’on emprunte la petite route qui monte entre les pins jusqu’à l’Onuku farm, notre camping pour la nuit.
L’emplacement avec « vue sur baie » et les bonnes ondes du camping nous font prendre notre temps le matin. On apprécie le moment, la convivialité et les intéressantes conversations avec nos voisins de campervan (et surtout l’excellente explication du Big Bang par Tigan, 4 ans, un astrophysicien en devenir).

Un bon fish & chips (tant qu’à être en bord de mer, on aurait tort de se priver) et nous voici de retour sur Christchurch par la scénique route des sommets et son panorama sur les verts pâturages dévalant jusqu’à la mer.

Retour à la vie urbaine à Christchurch et changement de véhicule pour passer plus incognito.
On découvre une ville aux grandes avenues désertes dont les stigmates du violent séisme de 2011 sont toujours bien présents. La reconstruction de la ville est lente et la mobilisation de sa population forte, surtout en ces jours qui suivent la série d’attaques contre deux mosquées de la ville par un terroriste d’extrême droite.



Nous ne restons pas longtemps à Christchurch car dans ce pays, les paysages urbains peinent à retenir notre intérêt. De retour derrière le volant, nous roulons en direction du Nord et de la région du Marlborough, fameuse pour ses vignobles.

Nous coupons la route en deux, le temps de s’envoyer en l’air au-dessus de la baie de Kaikoura pour saluer le cachalot résident de la baie.
Celui-ci est un mâle (les femelles sont plus nomades) dont les plongées pour se nourrir au fond du canyon marin sont prévisibles, ce qui facilite grandement son observation. Si nous avons déjà vu des baleines, nous n’avons encore jamais eu l’occasion de les observer du ciel et de nous rendre compte à ce point de leur taille…



De retour vers la piste d’atterrissage, des nappes de dauphins obscurs apparaissent à proximité de la côte. On fait durer le plaisir avec une pause déjeuner sur la plage et une vue dégagée sur les dauphins qui sautent et vrillent à l’horizon.

La route longe la côte et s’achève finalement à Renwick, au centre de la région viticole du Marlborough. On aurait bien fait un volontariat dans le coin pour faire les vendanges, mais les places partant vite il aurait fallu nous y prendre deux mois à l’avance. On se contente donc d’une journée de dégustation. Il y a pire pour découvrir les lieux, non ?

A Renwick, les domaines sont si proches qu’on y accède en quelques coups de pédales. Les dégustations sont aussi peu coûteuses (5$ pour 5 ou 6 vins) voire carrément gratuites, on va pouvoir se faire plaisir !
On enfourche nos vélos à 10h00, direction le domaine familial No1 Estate pour commencer avec quelques bulles. La maison, fondée en 1980 par une famille d’Epinay, fait de délicieux pétillants suivant la tradition champagne, ça commence bien.

Suivront les domaines : Whitehaven, dont Gisèle pourrait boire la bouteille du vin moelleux vanille-caramel servi en extra de la dégustation ; Huia, dont les vins bios ne nous emballent pas plus que ça ; Giesen, fondé par 3 frères allemands et dont on retient surtout le Riesling blush (ou Riesling rosé) ; Wairau River, dont on a lu d’excellentes critiques sur internet mais dont on trouve les vins très basiques… peut-être qu’on commence aussi un peu à saturer du Sauvignon blanc (donnez-nous du Chardonnay !!!) ; Bladen, qui nous surprend avec son Gewurztraminer au fort nez de rose et nous conquit avec son Pinot noir.




La journée se termine un peu pompettes au domaine Forrest où l’on saute de nos vélos juste avant la fermeture de la salle de dégustation. Et c’est donc sur les cépages de Chenin blanc, Albariño, Riesling et Petit Manseng que l’on se quitte. Hic !