Nos premiers pas au pays du sourire se font sous une pluie torrentielle à Krabi. Heureusement, ce n’est qu’une ondée passagère et le soleil est déjà de retour lorsque la navette de l’aéroport nous dépose à l’auberge.

Après l’expérience dortoir-punaises de lit de Bali et Singapour, on s’offre une pause confort avec une chambre double privée au Pak Up Hostel.

Dès la première soirée, on sent qu’on va passer un bon moment dans ce nouveau pays lorsqu’attablés au marché nocturne, nos papilles frétillent devant les délicieux plats thaïlandais.

Krabi n’est cependant qu’une escale et le lendemain matin nous voici déjà partis pour les îles du Sud qui font la réputation du pays. La Thaïlande en compterait une centaine, plus ou moins habitées et paradisiaques. Plutôt pas mal pour un pays grand comme la France.

On commence par Koh Lanta où malgré ce qu’on a pu voir à la télé, ni totem, ni bandana ne nous attendent. Après 3h de bus et de ferry, on prend nos quartiers au Pitt Hotel où nous avons réservé un bungalow avec salle de bain et scooter pour 7€ par nuit seulement. Le bon plan par excellence.

L’après-midi est dédiée à la découverte des lieux et notamment de l’immense plage de Klong Khong. Quelques rochers se cachent sous les vagues, mais la température de l’eau est parfaite et l’endroit idéal pour profiter d’un premier beau coucher de soleil.

En trois jours sur l’île nous peaufinons blog et itinéraire de voyage, et découvrons les beautés terrestres et marines du coin.

Une lecture approfondie du guide nous fait réaliser que Koh Lanta est située à proximité de l’un des cinq meilleurs sites de plongée d’Asie du Sud-Est, et aussi l’un des rares endroits où l’on peut observer le discret requin baleine, le site de Hin Daeng et Hin Muang. Il n’en faut pas plus pour nous convaincre et nous réservons une journée de plongée avec l’agence Lanta Diver qui y organise fréquemment des sorties.

Nous voilà donc embarqués pour une journée complète de plongée. Sur le bateau, on fait connaissance avec notre guide sous-marin hollandais, qui parle un français excellent et nous fait rêver avec sa vie de moniteur de plongée saisonnier.

Au départ du port, le ciel est chargé de l’orage de la nuit et on craint un peu qu’il se remette à pleuvoir, ce qui diminuerait notre visibilité sous l’eau et donc la beauté du site. Nos craintes s’avèrent fondées, le mauvais temps semble nous suivre… Il pleut même tellement que le capitaine du bateau décide d’avorter la plongée à Hin Daeng et de dévier sur les sites de Koh Haa plus sûrs.

On est bien un peu déçus mais les plongées restent belles et intéressantes avec quelques passages sous des ponts de roche, chose qu’on n’avait encore jamais fait. Et puis on a droit à un traitement de rois sur le bateau avec petit-déjeuner, déjeuner et goûter offerts ainsi qu’une équipe très sympathique pour couronner le tout.

Le jour suivant on profite du scooter inclus dans la location du bungalow pour découvrir les plages de l’île. Ici le sable est fin et il y en a pour tous les goûts : des plages bordées de bars et restaurants comme Klong Khong, aux plages plus sauvages comme celle de Kanthiang, qui nous plait beaucoup plus.

Pour célébrer nos dernières heures sur cette île exotique, nous nous offrons un cocktail à l’un des bars de Klong Khong, The Meeting Point, le seul qui passe de la musique thaïe et où les gérants sont déjà pompettes. On partage un bon moment qu’on prolonge par un spectacle pyrotechnique sur la plage, chose commune en Thaïlande et une agréable découverte pour nous. Au loin, l’horizon s’habille d’une ligne verte ; ce sont les lumières des nombreux bateaux de pêche qui partent en mer.

A Bali, Fjolla nous avait conseillé de nous arrêter à Railay et Tonsai, deux plages continentales accessibles uniquement par bateau. On choisit la dernière, réputée pour ses parcours d’escalade naturels et qui a l’air moins touristique que sa voisine. On débarque sur la plage en bateau traditionnel Long-Tail (ou longue queue en français, car leur hélice, entrainée par un vieux moteur de tondeuse posé sur le bateau, est déportée loin à l’arrière sur une grande perche mobile).

La plage est bordée de falaises karstiques tachetées du talc des fans d’escalade. Ici pas vraiment de village mais plutôt un ensemble d’auberges, bars et restaurants disséminé dans la jungle derrière un terrain vague ceint de hauts murs en béton. Pour l’instant la nature y a encore ses droits mais nul doute qu’un projet hôtelier défigurant la baie sortira bientôt de terre.

Une fois notre logement choisi, nous partons assister au coucher de soleil sur la plage, non sans avoir au préalable réservé une initiation à l’escalade pour le lendemain 😏

Le matin, nos pieds découvrent le confort des chaussons d’escalade et nos fesses celui du baudrier. Cinq minutes de bateau et nous voilà sur une minuscule plage isolée qui possède un mur naturel parfait pour les débutants. Le parcours propose plusieurs voies, de difficulté variée, sur lesquelles nous évoluons avec plus ou moins de grâce et plus ou moins de succès. Damien s’éclate, Gisèle un peu moins malgré les encouragements du moniteur. Elle reste tout de même bien contente de l’expérience.

L’après-midi, on délasse corps et esprit à la plage de Railay qu’on atteint par une courte marche dans la jungle, la marée empêchant son accès par la plage à cette heure. L’ambiance ici est plus bling-bling et on est bien content de rester à Tonsai la hippie.

On aurait bien prolongé de quelques jours pour explorer les environs de Tonsai mais la Lune se remplie de jour en jour, annonçant la venue de la légendaire Full Moon Party (fête de la Pleine Lune) organisée sur l’île de Koh Phangan et à laquelle nous avons décidé de participer à l’occasion de nos 6 mois de voyage. Nous voilà donc déjà repartis, en bateau traditionnel, puis bus, puis ferry pour quitter la mer d’Andaman, traverser la péninsule et rejoindre la festive Koh Phangan dans le golfe de Thaïlande.

L’île est un repère de jeunes, de fêtards et de jeunes fêtards. Le business de la fête y tourne à plein régime avec des soirées organisées à chaque phase lunaire, quart de lune, demi-lune, pleine lune et pas de lune. Quand on arrive à notre auberge, le gérant nous annonce d’ailleurs que ce soir se tient la Jungle Party, sorte d’échauffement à la Full Moon du lendemain. Si cette dernière est gratuite, l’entrée de la Jungle est, elle, bien au-dessus de nos budgets de routards. On fait donc l’impasse et se contente de l’apéro avec les autres clients de l’auberge dont un groupe de Belges déchainés en vacances entre collègues.

Et on n’est pas mécontents de notre choix car le lendemain on est les seuls à profiter de la belle plage voisine à l’auberge.

A Koh Phangan, les étapes d’une Full Moon Party sont les suivantes : 1) se peinturlurer de fluo; 2) faire un bon apéro avec les gens de l’auberge; 3) rejoindre la plage de Haad Rin; 4) siroter des buckets, sorte de seaux faisant office de verre à cocktail géant; 5) faire la fête toute la nuit sous la lumière de la pleine lune jusqu’à l’aube et assister au lever de soleil depuis la plage.

On passe les premières étapes avec brio mais on perd nos nouvelles connaissances une fois arrivés sur la plage. Qu’à cela ne tienne, on fait rapidement de nouvelles rencontres colorées.

La plage est en fait un enchainement de bars avec DJ privés qui passent là de la pop, là du hip-hop, dans ce coin-ci de la techno et par là-bas de la drum and bass. Au plus fort de la soirée, des spectacles et des jeux pyrotechniques sont organisés. Alors qu’on apprécie à distance les jonglages de quilles enflammées, certains n’hésitent pas une seconde à s’essayer à la corde à sauter enflammée. Vu leur état d’ébriété on est étonné qu’ils ne s’embrasent pas immédiatement.

A 6h du matin, ce sont les jambes vacillantes d’avoir trop dansé qu’on assiste au superbe spectacle du lever de soleil, et à celui un peu moins glorieux de la viande saoule échouée sur la plage. Puis on rentre à l’auberge pour un repos bien mérité.

La journée n’est pas très productive et le seul évènement digne d’être mentionné est l’excellent restaurant de fruits de mer que l’on s’offre pour ces 6 mois sur les routes du monde.

Reposés de nos aventures nocturnes, nous voilà repartis pour la dernière étape de ce tour des îles thaïlandaises : Koh Tao. On compte bien y poursuivre nos aventures sous-marines et profiter des tarifs de plongée attractifs pour passer le second niveau de PADI, le Advanced Open Water.

L’île n’est pas bien grande et on parcourt rapidement la distance entre Sairee, la ville principale où débarquent les ferries, et Chalok Bay où nous trouvons où nous loger. On négocie les prix auprès de plusieurs hôtels et c’est finalement le Tropicana Resort qui remporte la mise avec un bungalow à deux pas de la plage. Le soir on visite plusieurs centres de plongée et on opte pour une plongée dès le lendemain avec French Kiss Diver, un centre français, qui organise une sortie sur le site phare du coin, Chumphon, un piton rocheux immergé qui accueille de nombreux bancs et reçoit régulièrement la visite d’un hôte de marque, le requin baleine.

La plongée du lendemain s’avère fantastique. Le site Chumphon est à couper le souffle. Des bancs de barracudas habitent le fond alors que poissons chauve-souris et carangues se partagent les profondeurs intermédiaires. Avec nos bouteilles sur le dos, tous nous acceptent sans broncher parmi eux.

A 30 mètres de profondeur, on a loisir d’observer les mérous qui bullent tranquillement et de s’arrêter devant les crevettes et nudibranches multicolores qui peuplent les parois du piton. Les immenses bancs de poissons se croisent, se chassent devant nous dans un superbe ballet. On sort de l’eau des étoiles (de mer) dans les yeux. Le site est de loin le plus beau où l’on ait plongé et la descente suivante au site de Twins parait bien fade en comparaison (même si l’on se plait à observer l’étonnante coopération des poissons goby et leurs crevettes).

On comptait passer 3 ou 4 jours sur l’ile mais finalement, l’eau étant claire, le ciel clément et la plongée magique, on y restera 10 jours.

On passe le PADI Advanced Open Water avec l’agence Ocean Sound qui propose des séances de Yoga en complément. Le nouveau niveau comprend 5 plongées techniques.

La première est une plongée de nuit, moins effrayante que ce que l’on imaginait, et assez incroyable lorsque l’on se fait submerger par un banc de centaines de petits poissons, sans doute attirés par la lumière de nos lampes torches sous-marines. Il y en a tellement qu’il nous est parfois impossible de distinguer le haut du bas, de voir l’eau autour de nous ou encore de suivre nos partenaires de plongée !

La deuxième est une plongée sur l’épave HTMS Sattakut, un ancien bateau militaire. Celle-ci se révèle pour le coup totalement flippante car le fond de la mer est occupé par un thermocline, un banc d’eau froide opaque dans lequel on s’enfonce et ne voit pas à un mètre…

La troisième est l’opportunité de tester notre sens de l’orientation sous-marin en tâchant de suivre, en binôme, un plan de nage à l’aide d’un compas et d’un savant comptage de coups de palme.

La quatrième et la cinquième plongées prennent toutes deux place à Chumphon, notre site préféré, et sont dédiées à la photographie sous-marine et à l’identification des poissons qui nous entourent.

On met en pratique ces nouvelles connaissances à moindre profondeur, lors de sessions de masque-tuba sur les belles plages de l’île. Nos coups de coeur vont à Tanote Bay où l’on voit une raie pastenague et un barracuda nagés entre les beaux massifs coralliens que d’innombrables poissons perroquet picorent. On tombe aussi sous le charme de Freedom Beach dont la plage de sable blanc bordée d’arbustes rattrape les coraux blanchis. On y aidera même un français cinquantenaire qui pris de panique alors qu’il faisait du masque-tuba n’arrivait pas revenir sur le rivage.

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Le dernier soir, nous faisons le plein de poisson, dans l’assiette cette fois-ci, en s’arrêtant au très sympathique restaurant chez Pawn. Au menu : un carangue dodu pêché du jour et une bière Chang pour faire glisser tout ça.

Finalement, on quitte l’île sans avoir vu de requin baleine, ni les fameuses tortues à qui elle doit son nom, mais heureux, relaxés et tout bronzés. Promis on reviendra pour voir et revoir toutes ses merveilles ! En attendant, c’est vers Bangkok que nous nous dirigeons… Cap au Nord !