L’Argentine – Falling for Iguazu

A la jungle urbaine succède la jungle végétale. Alors que Gisèle grelotait la nuit dernière à Buenos Aires, c’est dans une touffeur tropicale que nous descendons de l’avion à Puerto Iguazu. Un sourire se glisse immédiatement au coin de nos lèvres ; on n’avait pas retrouvé ces sensations depuis l’Asie et ça nous rappelle de bons souvenirs.

Le jour se couche tandis que nous rejoignons notre Airbnb. Le taxi qui nous y conduit nous apprend qu’il est possible de voir des jaguars sur la route qui relie l’aéroport à la ville, alors on ouvre l’œil, mais pas de chance, aucun félin ne semble de sortie aujourd’hui.

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Pas de jaguar dans les rues mais ils sont bien présents sur les murs de la ville

La soirée est déjà bien entamée quand on arrive au Airbnb. On se cuisine un ptit frichti et on file au lit pour éponger notre dette de sommeil de la veille.

Durant les jours qui suivent, la chaleur est lourde et poisseuse, et le ciel chagrin. On continue à se reposer et on ne sort que pour donner notre linge à laver (et accessoirement argumenter avec le personnel de la laverie pour récupérer l’unique chemise blanche de Damien qu’ils avaient égarée). Nous attendons en fait l’arrivée d’Agathe et Franck, pour aller voir ensemble les chutes d’Iguazu, classées dans le top 3 des plus impressionnantes chutes au monde avec les chutes Victoria et celles du Niagara.

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Corvée de lessive
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On profite d’une éclaircie pour aller voir la triple frontière entre l’Argentine (là où se trouve Gisèle), le Brésil (en face) et l’Uruguay (derrière)

Agathe et Franck nous rejoignent deux jours après notre arrivée. Comme à El Chalten, on partage le même logement, et c’est entre amis, autour d’un bon dîner qu’on se raconte nos aventures argentines respectives et qu’on prépare la visite du lendemain.

La visite des chutes d’Iguazu commence du côté argentin. S’il ne pleut plus, le ciel reste cotonneux. On se lève très tôt pour entrer dans le parc dès l’ouverture et espérer profiter de quelques points de vue sur les chutes sans trop de touristes.

Sur les trois itinéraires que propose le parc, nous commençons par le paseo inferior (ou passage inférieur). Les chutes s’effeuillent à mesure que l’on avance, laissant apparaitre un peu plus d’eau à chaque nouveau panorama. Le spectacle est superbe et, en cette heure matinale, on a la chance de l’apprécier sans personne autour !

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Le rideau de verdure s’ouvre sur des rideaux d’eau
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Seuls pour faire les pitres

La passerelle du paseo superior (passage supérieur) surplombe la courbure des flots, juste avant que ces derniers ne fassent le grand saut. Si les points de vue sont plus vertigineux, on trouve les chutes un peu moins photogéniques sous cet angle.

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Le grand saut

Après une pause déjeuner en cage pour se protéger des coatis et des singes chapardeurs, on prend le petit train pour la Garganta del Diablo (la Gorge du Diable). Ce troisième itinéraire est censé nous  mener au plus beau belvédère sur les chutes et potentiellement là où on se concentre le plus de touristes.

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Rencontre avec les habitués du parc

A la Garganta del Diablo, la passerelle se déroule sur le rio Iguazu jusqu’à la cataracte où la rivière se jette pour s’écraser 82 mètres plus bas.

L’eau est pulvérisée avec force dans un ballet hypnotique de microgouttelettes. Le rugissement des flots est assourdissant. On est mouillé, béat et ravit.

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Force et fracas

Entre deux trains, la plateforme se vide et on peut contempler cette force de la nature plus posément.

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Brumisateur naturel

Le lendemain, notre fidèle taxi Carlos, qui nous transporte depuis notre arrivée à Puerto Iguazu (et avec qui nous avons longuement négocié nos déplacements), nous amène de l’autre côté de la frontière, à Foz do Iguaçu, au Brésil. Comme la visite des chutes ne nécessite qu’une journée, on n’a pas droit au tampon brésilien sur nos passeports… tant pis, il nous faudra donc revenir et rester plus longtemps 🙂

On commence la journée au Parque das Aves, une réserve pour bipèdes à plumes. Il fait beau et chaud, et les aras qui volent au-dessus de nos têtes nous rappellent la proximité de la mythique Amazonie.

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Oiseaux de paradis ou paradis des oiseaux ?
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Arrêt ravitaillement

C’est le weekend et les touristes se bousculent aux chutes côté Brésil. Ça ne déplait pas à tout le monde ; les coatis profitent de l’aubaine pour dévaliser quelques sacs et dérober quelques cookies.

Si les chutes impressionnent par leur puissance côté argentin, c’est leur immensité qui force le respect côté brésilien.

Les rideaux d’eau s’étendent à perte de vue formant là des escaliers, ici des amphithéâtres aquatiques. Le panorama donne la sensation d’approcher un monde perdu d’où pourrait surgir à tout moment des dinosaures et autres bestioles préhistoriques.

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Cascades à étage

On entre dans la Garganta del Diablo par le bas. Les rayons de soleil mêlés à l’eau pulvérisée créent une multitude d’arcs-en-ciel au-dessus de nos têtes et à travers desquels volent de nombreux papillons.

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Si les chutes Victoria gardent une place spéciale dans notre cœur pour l’excitation que l’on a ressenti la première fois qu’on les a vu, on trouve que les chutes d’Iguazu ont plus de superbe. Reste à savoir où se placent les chutes du Niagara, mais ce sera pour un autre voyage.

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Les copains

Pour notre dernière soirée avec Agathe et Franck, nous restons tranquillement au Airbnb. A l’occasion de la fête nationale, la propriétaire a cuisiné un locro et elle nous amène une gamelle à se partager. Le dîner est servi !

On salue nos amis au petit-matin. Eux partent du côté de Cordoba alors que nous filons plein ouest vers Salta. On s’embrasse et on se donne rendez-vous à Bristol ou à Paris, car cette fois, c’est la dernière fois que nos itinéraires de voyage se croisent.

De grosses gouttes de pluie s’écrasent sur le parebrise du taxi à l’arrivée à l’aéroport. L’accalmie aura été de courte durée. On s’en fout, on vole vers le désert.

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